Seuls en Annapurnas – Trekker au Népal après le séisme


Népal, 1 mois après le séisme.
Une destination qui n’attire désormais plus les touristes. Les trekkers ne sont pas au RDV, il faut dire que toutes les agences de voyages ont annulées les séjours prévus, sans doute n’avaient-elles pas trop le choix puisque se rendre au Népal est fortement déconseillé par le ministère des affaires étrangères.
Faut-il aller en montagne?
Comme le reste de la population, beaucoup de guides ont peur d’une nouvelle secousse, et également de nouveaux événements tragiques en montagne comme des avalanches meurtrières ou de glissements de terrain.Il faut dire que cette année et ces dernières années, les montagnes népalaises ont été lourdement touchés par des catastrophes : tempête de neige en octobre, avalanches à l’Everest,…et le séisme lui-même a laissé de nombreuses victimes en montagne (campement de l’everest, Langtang,…). Ils ne veulent plus revivre ça.
Pourtant le tourisme fait vivre le pays. Pourtant un certain nombre de régions ont été épargnées ou du moins peu touchées par le séisme. Il est en théorie possible de trekker.
Entre autre, les Annapurnas, sur les hauteurs de Pokhara, sont situés dans une région peu impactée par rapport à la vallée de Katmandou.
Il est possible d’obtenir un permis pour y aller, contrairement à d’autres zones encore interdites aux trekkers et alpinistes.
Nous nous rendons aux bureaux du Tourist Service Center à Katmandou pour établir le permis ; on nous décourage plutôt d’aller dans les Annapurnas, même si on veut tout même bien nous faire le permis.

La liste des partants, pas nombreux

Nous demandons donc à quelques agences si nous pouvons nous y rendre avec un guide.
Il ne semble pas évident de trouver un guide qui accepte d’aller trekker.
Finalement, nous rencontrons Laurent, de Terre de Népal, qui nous donne le contact d’un de ces guides, qui semble d’accord pour nous emmener au sanctuaire des Annapurnas.
Nous prenons le lendemain le bus pour Pokhara (6 heures de bus).
Arrivé dans l’après-midi, nous mangeons de délicieux momos à proximité du lac, au milieu d’une avenue de restaurant désert, pas un touriste en vue, hormis 2 compagnons que nous avons rencontrons à la sortie du bus.

1ère étape : De Neyapul à Tikhe Dhunga

Le lendemain, notre guide, Takure, nous rejoint à notre guesthouse.

Il nous propose finalement une alternative au camp de base des Annapurnas si personne d’autres n’a prévu de s’engager sur l’itinéraire. Il se méfie des avalanches qui pourraient avoir lieu sur le parcours ; il y a encore eu une nouvelle avalanche dans une autre région et il ne veut pas prendre de risque.
Nous rejoingons le point de départ de la randonnée en taxi ; sur la route, nous pouvons voir plus ou moins bien (car le ciel est un peu voilé) une partie des sommets imposants du massif.
Nous entammons le trek depuis Neyapul, puis arrivons à Birethanti, au bureau de contrôle de l’entrée de zone des Annapurnas. Personne n’est prévu sur l’itinéraire du camp de base bien qu’on nous indique que la route est sans danger.

Notre guide décide donc de mettre le cap sur Ghorepani d’où nous aurons une belle vue sur de nombreux sommets des annapurnas.

La première étape nous mène à Tikhe Dhunga, village constitué principalement de guesthouse.


Nous y arrivons plutôt tôt dans l’après-midi mais notre guide ne veut pas s’arrêter trop tard à cause des risques de pluie.
Notre guesthouse a des chambres au rez de chaussé ce qui rassure notre guide.
Dans la cuisine, les propriétaires nous montrent des petits dégats dans le mur, qui s’est légèrement fissuré.

2ème étape : De Tikhe Dhunga à Ghorepani

De bon matin, après passage d’un petit pont suspendu, nous empruntons les marches d’escalier en pierre qui constituent le sentier ; il fait vite chaud et ça grimpe bien. On peut parfois se mettre à l’ombre au pied d’un arbre, planté souvent sur un socle de pierre sur lequel on peut se reposer.
Heureusement, on aperçoit déjà depuis notre sentier un bout d’un sommet enneigé.

Le chemin traverse de belles forêts, avec d’imposants rhododendrons (plusieurs mètres) dont la floraison est malheureusement déjà passée (il faut revenir pus tôt vers le mois d’avril) ; toujours ses marches à gravir qui rendent parfois la marche un peu plus fatiguante.
Nos repas de midi sont pris dans des guesthouses bien contentes de voir arriver ses uniques touristes ; si les plats au menu ne sont pas toujours disponibles (ça se comprend), d’autant que les menus sont les mêmes partout dans les Annapurnas, c’est toujours bons et préparés de façon artisanale.

A Ghorepani, nous franchissons la porte d’un village de guesthouse bien désert (nous croisons une touriste) et à peine le temps de se mettre à l’abri que la pluie est déjà de la partie, l’orage, puis la grêle… Le poêle de notre guesthouse est plutôt le bienvenue.


 

Pourtant, le ciel s’éclaircie dans la soirée, nous permettant de découvrir déjà quelques sommets.



3ème étape : Lever de soleil à Poon Hill puis de Ghorepani à Tadapani

Nous nous levons tôt (vers 4-5h) afin d’aller admirer les sommets au lever du soleil, depuis le petit sommet de Poon Hill situé à 3200m (à 30 min de Ghorepani)
Les premières lueurs arrivent pendant la montée et nous arrivons alors rapidemment à une tour d’où l’on peut admirer une vue à 360° vers les sommets des Annapurnas et du Dhaulagiri.

La vue est belle, très belle à contempler.

Même pas besoin de payer!

Après en avoir pris plein les yeux et s’être un peu réchauffé, nous redescendons à Ghorepani récupérer nos affaires et poursuivre notre route, sans oublier de prendre notre petit déjeuner, le fameux pain tibétain avec du miel.
En chemin, nous profitons régulièrement des panoramas sur les sommets ; nous traversons des forêts avec une végétation remarquable, des arbres immenses et de grandes envergures, avec toujours des orchidées et des rhododendrons sans fleurs.

Comme chaque jours de notre périple, nous arrêtons la randonnée tôt, parfois un peu frustrés de ne pas poursuivre un peu plus, mais la pluie tombe généralement peu de temps après.

4ème étape : de Tadapani à Landruk

Nous nous levons encore pour admirer le lever de soleil.



Aujourd’hui, nous avons une bonne descente à réaliser afin de mettre le cap sur Landdruk, village situé sur la route du camp de base des Annapurnas.
En chemin, notre guide nous propose un nouvel itinéraire pour les prochains jours afin de poursuivre un peu plus haut plutôt que de terminer notre boucle en rentrant sur Pokhara : une montée vers le camp de base Ouest du Mardi Himal, sommet situé juste avant le Machhapuchhre (le Fish Tail)
Nous arrivons à Landruk avant la pluie, avec toujours de belles vues sur les sommets.

Ici le village (qui n’est pas constitué uniquement de guesthouses), a été un peu touché par le tremblement de terre puisque quelques maisons ont été plus ou moins détruites. Certaines familles ont été relogées dans des guesthouses qui comme partout sont désespérément vides.



5ème étape : De Landruk au Forest Camp

Dès le départ, notre guide nous prévient : l’itinéraire pour rejoindre le camp est en forêt et il y aura probablement des sangsues.
Cet itinéraire n’est pas indiqué sur notre carte, mais c’est un chemin local qui est fléché (bleu et blanc), notre guide a juste dû se renseigner sur le chemin pour y accéder depuis le village.



La forêt est encore belle, encore plus sauvage que les autres jours. Mais les sangsues sont bien présentes et on compris vite que cette montée pourrait être un enfer : nous devons en permanence scruter nos chaussures pour vérifier qu’elles ne sont pas déjà collées à nos baskets, prêtes à passer à travers nos chaussettes ou même au travers de nos chaussures, pour nous sucer le sang. Armé d’un baton, nous devons au plus vite repousser leurs assauts. Heureusement pour moi et notre guide, nous avons des chaussures de randonnée montantes, ce qui n’est pas le cas d’Illary qui se fait vite attaquer de toutes parts. Le sang coule déjà!

Vérifier les sangsues

Après cette montée pleine de sueurs froides, nous arrivons sur la crête pour rejoindre le premier camp. Nous sommes sur l’itinéraire du Mardi Himal, trek développé depuis quelques années et qui compte encore peu de guesthouses (mais en nombre suffisant)

Arrivée au Forest Camp

La guesthouse est ouverte (notre guide vérifiant chaque jour l’ouverture auprès des propriétaires), mais pas celle plus haut qui nous aurait permis de progresser un peu plus aujourd’hui. Enfin de toute façon nous devons respecter la règle de terminer tôt notre marche, car la pluie s’annonce encore une fois.

Nous en profitons tout de même pour faire une petite excursion en forêt, où il n’est parfois pas évident de garder son chemin…
Nous rencontrons une autre touriste et son guide qui font aussi étape à ce camp et prévoit de poursuivre les mêmes étapes que nous les jours suivants. C’est toujours sympa de rencontrer un peu de compagnie dans ce massif désert (au total, on aura croisé une quinzaine de touristes!)
Ce soir, c’est notre guide qui cuisine !

6ème étape : Du Forest Camp au High Camp

Aujourd’hui, nous nous rendons au High Camp, situé à un peu moins de 4000m (entre 3600 et 3900m selon les cartes)

En forêt, ça monte raide et les sangsues sont toujours là en plus des moustiques ! Heureusement quand nous atteignons vraiment la crête, c’est moins humide et elles sont donc moins présentes.
Sur l’itinéraire, d’autres guesthouses en construction.
L’eau est plus rare, et à notre arrivée au High Camp, l’eau n’est disponible qu’en faible quantité, fourni par le gardien (et pas très potable on s’en rendra compte)
Les yachs se baladent tranquillement.
Le temps est un peu couvert si bien qu’il faut attendre le passage de la pluie de l’après-midi pour que le ciel se dégage et nous dévoile les sommets.

7ème étape : Au dessus du High Camp vers le Mardi Himal Base Camp

Comme prévu nous nous levons pour le lever du soleil et découvrir toute la magie du lieu et des montagnes qui nous semblent désormais si proches malgré les 3-4000m de dénivelés qui nous séparent.

  
 

Après le petit dej, nous entamons notre marche sur la crête en direction du camp de base du Mardi Himal. Le ciel se couvre un peu si bien que la vue s’en trouve rapidement un peu bouchée, mais le sentier est de toute beauté et resté sauvage (bien que fléché)
Et surprise, des rhododendrons, cette fois-ci en fleur et de taille plus réduite, se trouvent sur le parcours. Nous montons pas trop vite, on ne sait jamais comment nous pouvons réagir à l’altitude.
Nous avalons lors de la re-descente un bon plat de nourriture en sachet, quand on a faim tout est bon!

8ème étape : Du High Camp à Pokhara

Encore un lever plutôt tôt afin de profiter une dernière fois des sommets dégagés.
Aujourd’hui, c’est de la descente, plus de 2000m de dénivelés. Nous reprenons la crête, puis la forêt, où les sangsues sont toujours là, mais on peut courir, alors elles ont plus de mal à nous attraper!
Nous découvrons des orchidées en fleur dans les arbres.
On rejoint Sidhing pour le repas de midi, dans un hôtel plutôt neuf qui attend désespérément ses touristes.
Nous appelons un taxi pour relier Pokhara, enfin, une jeep.
En effet, une fois en route, on découvre l’itinéraire plutôt très accidenté, heureusement que notre chauffeur maîtrise parfaitement la route…
On redescend lentement dans le bas de la vallée afin de rejoindre Pokhara. De beaux villages, de belles falaises : le retour à pied doit être très sympa, dommage de n’avoir pas eu le temps.

Envie de partir à l’aventure au Népal en Septembre ou Octobre 2015 ?
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