Vallee himalayenne, quel avenir ?


Vallée himalayenne, quel avenir ?

Dans un contexte de développement sans limite et de tourisme de masse qui
s’annonce, y a-t-il une place pour une prise de conscience écologique ?

  La vallée de
Parvati, une vallée pas épargnée par les problèmes environnementaux lies au très
fort développement de l’inde :

Comme toutes les vallées himalayennes, la vallée de Parvati fait face à de
fortes contraintes exercées par l’homme sur son environnement :
Les conséquences environnementales du fort développement de l’Inde
En effet, le développement de l’Inde a eu lieu à une telle vitesse, même dans des vallees très reculées, que les changements sont soudains et radicaux : en quelques années seulement, nous passons d’un mode de vie traditionnel ou les habitants vivaient en autonomie dans leurs villages de montagne en utilisant les ressources disponibles ou produites sur place, à un mode de vie dépendant des échanges commerciaux et de consommation de masse, avec des villages désormais très connectés physiquement (transports motorisés) et technologiquement (téléphone, télévision, électricité, et internet dans une moindre mesure).

Commerce dans un village de montagne / Réseau de télécommunication
/ Camions transportant les marchandises



-Des infrastructures défaillantes ou inexistantes :
Ces changements n’ont pas été anticipés si bien que l’organisation de ces vallées
n’est pas en mesure de gérer correctement tous ces nouveaux échanges et les
modes de vie associes : ainsi, de nombreux effets négatifs apparaissent, soit
en raison d’infrastructures défaillantes ou inadaptées (par exemple les réseaux
d’électricité ou d’eau très rudimentaires et souvent hors d’usage), soit en
raison d’absence totale d’infrastructures appropriées (par exemple pour
le traitement des eaux ou pour la gestion des déchets). Si le confort des
habitants s’en ressent, c’est en premier lieu l’environnement qui en pâtit.

 Eboulement au dessus d’une route / Réseau électrique


–Des réseaux électriques en souffrance :
L’électricité atteint aujourd’hui même
les villages les plus recules. Cependant les réseaux électriques sont souvent de
mauvaises qualités
: à la fois car il manque des infrastructures
performantes pour réguler les réseaux, en diagnostiquer les pannes,… mais
aussi car ils subissent en montagne de fortes contraintes naturelles qui
les détériorent ou les mettent temporairement hors d’usage : les réseaux ne
sont pas suffisamment résistants pour faire face aux phénomènes naturelles tels
que des éboulements, glissement de terrain, inondations, pluies,… De plus,
les plus grandes villes sont prioritaires sur les villages pour l’accès à l’électricité
lorsque celle-ci est produite en quantité insuffisante. Pour augmenter la production,
de plus en plus de barrages sont construits dans les vallées himalayennes.
Ligne électrique / Construction d’un barrage


–L’absence de systèmes de collecte et de traitement des déchets :
Le changement de mode de vie et de consommation a entraine la production
de nouveaux déchets
qui n’existaient pas auparavant : papier, plastique,
emballages, bouteilles,… Or, rien n’a été mis en place pour collecter ces déchets,
qui sont tout simplement jeter dans la rue, sur les routes ou en pleine nature.
Ces déchets ont une longue durée de vie (lente dégradation) et sont souvent
nocifs pour l’environnement et l’être humain. Si tente que ces déchets puissent
être collectes, il faudrait mettre en place une filière pour les traiter et les
recycler, qui n’existe pas à l’heure actuelle.

Paquet de chips / Décharge en plein air dans un
village


-Des ressources naturelles surexploitées :
D’autre part, la forte augmentation de la population entraine une
surexploitation des ressources naturelles disponibles (eau, bois,…),
aggravant les problèmes environnementaux.
–Des ressources en bois limitées :
Ainsi, la demande en bois ne fait qu’augmenter d’autant qu’elle va
de pair avec l’augmentation du niveau de vie et de confort des habitants : le
bois est notamment utilise (feu ou poele à bois) pour le chauffage des
habitations, la cuisine ou pour obtenir l’eau chaude sanitaire. Ce phénomène
est aggravé du fait de technologies peu efficaces utilisées pour bruler le
bois. (Simple feu ou poele de mauvaise qualité). En outre, les habitations sont
souvent mal isolées entrainant des déperditions de chaleur et donc un recours
au chauffage accru.
Deforestation / Poeles à bois


–L’eau potable, une ressource rare :

Si l’eau est présente dans les montagnes grâce aux glaciers et aux rivières,
on rencontre dans les vallées 2 problématiques distinctes que l’on retrouve
partout en Inde :
L’accès à l’eau en quantité suffisante : En effet, dans les vallées, les réseaux d’eau
ne sont pas toujours suffisants pour apporter l’eau dans les habitations, du
fait d’infrastructures rudimentaires, défaillantes et mal gérées. Afin d’améliorer
l’accès à l’eau, notamment en cas de coupure d’eau du réseau, des réservoirs
sont installes sur le toit ou à proximité des habitations. L’accès à l’eau nécessitant
parfois l’utilisation de l’électricité (pompe,…), les pannes d’électricité
l’affectent également.
D’autre part, certaines régions, du fait de l’augmentation de la
population, ont une demande en eau qui augmentent et à laquelle elles ne
peuvent pas faire directement avec les ressources disponibles sur place.
L’accès à une eau potable : Ce problème se retrouve également en montagne : si l’environnement n’est
pas autant pollue que dans les villes, les cours d’eau sont tout de même affectes par les pollutions
d’origine humaine, ce que consomment les villageois se retrouvant bien souvent
dans la nature et les cours d’eau. En montagne, les infrastructures de
traitement de l’eau sont quasi inexistantes ; au mieux, certains habitants peuvent
disposer de dispositifs dans l’habitat.
Fontaine à eau / Rivière


Les dechets :
Dans chaque village, toujours le même
décor qui revient, à l’entre, à la sortie : des tas d’ordures. Les décharges
en plein air
.
Sur les sentiers : toujours les mêmes
déchets
: paquets de chips, emballages de biscuits, bouteilles
plastique,… Quand nous hésitons sur notre chemin, il suffit de vérifier sur
lequel ce trouve le plus de déchets pour trouver le bon (du moins le sentier le
plus fréquenté), lequel a le plus de bouteilles plastiques dans ces ravins.

Ici comme dans le reste de l’Himalaya, les visiteurs comme la population ne
se préoccupent pas tellement des impacts sur l’environnement lies à leur consommation.
Et ici comme ailleurs, pas de collecte de déchets.


Les déchets dans les villages / les déchets dans
la foret


-Les porteurs de la consommation

Les biens de consommation de production industriels ont envie toute l’Inde
et même les petits villages.
Si les routes fleurissent partout
dans les vallées
, il reste encore quelques villages recules accessibles
uniquement à pied, parfois après plusieurs heures de marche. Dans la vallée de
Parvati, il faut plus d’une heure de marche pour relier le village de Nak than.
Pourtant ce village comme tant d’autres est ravitaille en nourriture et
boissons industrielles, grâce aux porteurs qui font le trajet plusieurs fois
par jour. Des porteurs rencontres (des népalais, les plus experts pour cet
exercice) avouent réaliser jusqu’ à 6 fois le trajet charges de cagettes de
boissons et de carton de nourriture. Ils portent chacun environ 40kg.

Les porteurs / les touristes / La carte de
consommation


-Les bouteilles, quelles alternatives ?
Une part importante de la pollution est due aux bouteilles des boissons. Si
les bouteilles sont le plus souvent en plastique, on a parfois la surprise de
voir des bouteilles en verre, à priori moins polluantes et plus facilement
recyclables. Elles ont par contre l’inconvénient d’être plus lourdes (pour les
porteurs cela fait du travail en plus), cependant la filière de recyclage est
plus facile à mettre en place : les bouteilles en verre vides peuvent être
récupérées (par les porteurs tiens donc) pour être normalement réacheminées
dans le bas de la vallée (difficile de connaitre avec certitude leur devenir,
mais on peut en voir des stocks impressionnants dans les bidons-villes), tandis
que les bouteilles plastiques sont en général laissées sur place en pleine
nature.

Le problème des bouteilles consommées en grand nombre est amplifié du fait
que l’eau disponible au robinet n’est pas toujours potable, en particulier pour
les visiteurs dont l’organisme n’est pas adapte. Si l’on résout le problème de
l’eau potable, on diminuera la quantité de bouteilles à traiter.

Consommateur
d’une bouteille de coca en verre amenée par un porteur / Même à 3000m on
retrouve les bouteilles

Et pourtant…

Sur les sentiers menant à Khir Ganga, lieu connu pour sa source de chaude à
plus de 3000m d’altitude, le visiteur découvrira avec étonnement des
inscriptions sur les rochers appelant au respect de la nature et demandant de
ne pas y jeter de déchets.

Le népalais qui veut préserver la vallée de Parvati :

Un népalais a choisi de s’installer au cœur des montagnes de la vallée de
Parvati pour y développer un projet à visée écologique et humaine. Sa maison, prévue
pour accueillir des hôtes, est isolée au beau milieu de la montagne, après le
village de Nak Than, à plus d’une heure de marche de la route.
Il a choisit de sensibiliser les visiteurs à la préservation de
l’environnement.


Une initiative originale, les rochers de Parvati :

Si sa maison invite le visiteur à respecter la nature, c’est avant son arrivée,
sur les sentiers, qu’il a choisi d’œuvrer.
Afin de porter son message de protection et de respect de la nature, il a
peint des inscriptions sur les rochers des sentiers de la vallée, rappelant aux
visiteurs les règles élémentaires de conduite en pleine nature : ne pas
jeter de bouteilles, de plastique, ne pas polluer la nature ou encore (c’est
plus discutable !) ne pas voler les pommes cultivées.
Des inscriptions un peu illégales mais qui ne font de tort à personne,
juste des mots car c’est le moyen le plus simple et le plus universel qu’il a
trouvé pour s’exprimer et protéger à sa manière la nature menacée.

Une maison qui invite a respecter la nature et l’humanité :

Sa maison : elle met en valeur le respect de la nature et de l’autre,
toujours avec des inscriptions du style « garder l’endroit propre »
« zone d’humanité », « chambre de la paix »
On trouve de belles poubelles (rare en Inde !) qui permettent de
mettre en pratique les recommandations.
L’électricité est fournie par un panneau solaire, le chauffage dans la pièce
principale est fourni par un poele a bois, la maison est plutôt bien isolée,
avec du bois et un bon enduit.

 

Dans le reste de la vallée, on peut trouver
quelques autres initiatives en faveur de l’environnement :

Par exemple, ce projet de station de traitement
de l’eau ou ce type de message de sensibilisation à
l’économie d’énergie :