Pollution dans les Alpes, quest-ce qu’on attend ?


Se préoccupe-t-on vraiment de la pollution?

Nombreux pics de pollution ces dernières semaines dans les grandes villes, celles des Alpes et les vallées les plus habitées et fréquentées ne sont pas épargnées, avec parfois des épisodes qui s’enchaînent depuis début décembre, renforcés par le manque de précipitations. En montagne, nous voyons désormais le phénomène, cette nappe d’air polluée piégée dans la vallée.

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Des mesures plus ou moins fortes sont prises pour limiter ces pics de pollution : mesures pour que les habitants privilégient les transport alternatifs (réduction voire gratuité), réductions de vitesse, restriction de circulation pour une partie des véhicules (circulation alternée ou interdiction des véhicules les plus polluants)

Grenoble, la capitale des Alpes, est fortement touchée.

A Grenoble, les pics de pollution sont désormais le quotidien ces derniers mois. Les grenoblois prennent de plus en plus l’habitude de consulter la météo de l’air (des applis smartphone existent) et l’actualité de la pollution et des transports.

Un nouveau dispositif incluant des mesures incitatives comme restrictives est mis en oeuvre : interdiction des plus vieux véhicules par un système de vignettes, vitesse limitée sur les axes rapides à l’intérieur de l’agglomération, diminution puis gratuité des transport en commun et de la location des métrovélo (service de location de vélos)

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Est-ce suffisant face aux problèmes de santé publique?

D’une part, pourquoi attendre une semaine pour la mise en place de mesures incitatives pour limiter l’usage des voitures, alors que le risque d’un épisode longue durée était bien connu ?

D’autre part, pourquoi avoir décrété lors d’un précédent épisode la fin du pic de pollution le 11ème jour et toutes les mesures qui avaient été prises ? Le problème était-il donc réglé ? Certainement pas puisque des mesures ont dû être de nouveaux prises 2 jours plus tard et que la météo allait dans ce sens.

Pic de pollution ou pas, je ressens de plus en plus les effets de la pollution : comme une majorité des habitants, je ne suis pas asthmatique mais la pollution agit sur moi, sur notre santé : toux persistante, eczémas, difficulté de respiration, augmentation des risques cardiaques,…

Pourquoi ? Car la pollution, ce n’est pas que lorsque le pic est décrété, c’est toute l’année, tous les jours. La pollution nous attaque au fil des jours.
Comme le rappelle Eric Piolle, la pollution tue 1 personne tous les 3 jours à Grenoble. Est-ce donc bien responsable de se mobiliser véritablement qu’en cas de pic de pollution ?
Les politiques de moyen et long termes promues pour réduire le trafic automobile (développement de l’usage des vélos, des transports en commun) n’ont pas d’effet immédiat, donc ne doivent-elles pas s’accompagner d’un plan d’urgence sanitaire ?
Car actuellement, c’est tout simplement criminel, pire que de la non-assistance à personne en danger et peut-être que dans le futur, ce scandale sera reconnu comme tel.

La vallée de Chamonix touchée également

Le pays de la plus haute montagne des Alpes n’en peut plus d’une telle asphyxie. Les habitants de la vallée de Chamonix et de la vallée de l’Arve sont révoltés bien qu’ils contribuent à cette situation intenable.
Mais la mobilisation des citoyens prend de l’ampleur : rassemblements, manifestations et mobilisations éclair pour se faire entendre. Réunis sous forme de collectifs, des citoyens interpellent les représentants politiques des communes et de l’Etat, leur demandent des comptes et surtout d’agir ; ils envahissent les conseils municipaux, interpellent les maires pendant leurs voeux. Et même les écoles, collèges et lycées se mobilisent.

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Que faire ?

  • Exiger de vrais mesures, pas uniquement pendant les épisodes dit de Pic de pollution
  • Exiger une sensibilisation et une communication renforcée des données de pollution tout au long de l’année pour le grand public
  • Réduire la part du trafic des voitures et camions au profit des transports doux
  • Réduire les activités industrielles polluantes

Innover en matière de transport alternatif

Mais des solutions nouvelles existent aussi pour rendre les transports moins polluants : le covoiturage bien sûr, des bus à la demande pour compléter le réseau principal de transport en commun (pas toujours bien pensés malheureusement), l’autopartage et bientôt de l’autostop organisé ? L’agglomération grenobloise devrait également inciter les automobilistes à ne pas circuler seuls dans leurs voitures en réalisant des voies spécifiques pour les voitures avec plusieurs passagers.

Faciliter l’intermodalité est aussi primordial : cela doit passer en premier lieu par une simplification de la tarification car comment se fait-il qu’il y ait encore dans la vallée grenobloise 5 titres de transport différents suivant le type de transport et l’endroit où l’on se déplace ? L’usager a parfois bien du mal à savoir sur quel réseau il doit circuler. Le développement de l’utilisation du vélo constitue également une solution pour diminuer la voiture dans les agglomérations.

Alors, quel avenir voulons-nous ? Un avenir où depuis ma fenêtre, je ne verrais plus : le Vercors, le Néron, la Bastille et les montagnes de Chartreuse, Belledonne et ses grands pics ?

Les citoyens organisent la mobilisation

A suivre…

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